Bilan 2019 Partie 2 : Les révélations et/ou confirmations de l’année !
Sans pouvoir prétendre au statut de « fighter de l’année », ces concurrents ont émergé de manière fracassante ou passer un pallier en 2019…
Deux types de combattants légèrement différents dans cette deuxième partie : les « purs » espoirs, jeunes et apparus aux yeux du grand public en 2019 et des figures plus anciennes revenues à leur avantage.
Mentions honorables
Maycee Barber (UFC)
Au sein d’un MMA féminin qui vivote et peine à se renouveler, l’émergence de ce prodige de 21 ans chez les mouches fait plaisir. Après avoir débuté sous l’égide de la LFA, et grandi en notoriété en 2018 via les Dana White’s Contender Series, Barber explose (surtout ses adversaires) à l’UFC depuis un an. Ex-poids paille peinant au moment de la pesée, elle a décidé de concourir à 56 kg depuis mars dernier. À ce jour toujours invaincu (3-0 UFC, 8-0 MMA), elle surprend par sa capacité à gagner avant la limite (5 KO/TKO, 2 soumissions), une rareté dans les petites divisions. Déjà classée #9 flyweight, elle pourrait se diriger vers un title shot en 2020. Poursuite de l’ascension en vue face à Roxanne Modafferi, actuelle #7, sur la carte préliminaire de l’UFC 246 le 18 janvier ?
Roman Bogatov (M-1)
Même si elle a lieu dans une compagnie devenue marginale, la percée de Roman Bogatov (9-0 MMA dont 8 combats au M-1) rejoint l’exposition grandissante des combattants russes. Champion poids légers de la compagnie, il a défendu deux fois la ceinture en 2019. Citons au passage la belle résistance du Français Mickaël Lebout, son challenger en août, qui a dû se retirer sur blessure à la fin du 3e round. Le M-1 lui-même a officialisé à regret sa migration vers l’UFC en 2020.
Mads Burnell (Cage Warriors FC)
Après une pige peu concluante à l’UFC en 2017-2018 (1-2), le Danois est revenu sur le circuit européen pour enchaîner quatre succès. Il s’est emparé au passage du titre poids plumes du Cage Warriors en milieu d’année, assénant son atypique Japanese Necktie (prise de soumission terrifiante) à Dean Trueman.
Jake Hager (Bellator)
Comment ne pas comparer les débuts MMA de l’ancien catcheur au Bellator avec ceux de CM Punk à l’UFC ? Là où son prédécesseur a été passablement ridicule, Hager a su profiter du faible niveau de la division poids lourds pour demeurer invaincu à l’issue de ses trois premiers duels. Sans sa maladresse (port d’un coup interdit) contre Anthony Garrett, il s’orientait même vers un 100% de finalisation au 1er round.
Seo Hee Ham (Rizin FF)
Trop limitée pour rester à l’UFC (1-3 entre 2014 et 2016), la Coréenne a reverdit au Road FC l’an dernier, et confirmé au Rizin FF en 2019 (trois victoires). Surtout, elle assène enfin des KO/TKO après des années à garnir son palmarès de décisions, un paradoxe pour une kickboxeuse. Elle devient championne Super Atomweight 49 kg) en détrônant Ayaka Hamasaki par split decision le 31 décembre.
Jiri Prochazka (Rizin FF)
La notoriété du Tchèque, couronné champion mi-lourds au Rizin, pourrait faire un bond en 2020 s’il avait la bonne idée d’accepter le défi de Ryan Bader. L’homme qui finit presque tous ses combats (23 KO/TKO, 2 soumissions pour 26 victoires) enchaîne les rivaux de plus en plus prestigieux depuis un an (Brandon Halsey, Muhammed Lawal, Fabio Maldonaldo, CB Dollaway). Âgé de seulement 27 ans, son avenir se situe clairement sur le sol américain.
Jairzinho Rozenstruik (UFC)
L’audace aura payé pour le massif brésilien, mais il s’en est fallu de peu pour que le soufflet retombe face à Alistair Overeem (7 décembre). La proposition de Rozenstruik pour remplacer Walt Harris avec moins d’un mois de préparation a failli se retourner contre lui, tant le Hollandais a dégainé tout son savoir-faire cinq rounds durant. À quatre secondes du terme, l’invincibilité fut préservée avec un violent punch, portant sa fiche à 10-0. Son bilan 2019 est implacable : quatre combats, quatre KO/TKO, dont deux légendes au tableau de chasse (Arlovksi, et donc Overeem).
Cory Sandhagen (UFC)
L’embouteillage de challengers potentiels chez les poids coqs (et le piston ouvertement déclaré de José Aldo) pourrait retarder l’avènement annoncé de « The Sandman ». Pourtant, l’actuel #4 des bantamweights (5-0 UFC, 12-1 MMA) a tout pour lui : un kickboxing de haut niveau, un jiu-jitsu brésilien en constante progression et déjà des victoires sur des ténors comme John Lineker et Raphael Assunçao.
Edmen Shahbazyan (UFC)
L’autoproclamé « Golden boy » californien a marqué la division middleweight de son empreinte en 2019. Trois combats, trois finishs au 1er round, trois méthodes différentes. Déjà classé #9 des 84 kg, il fait figure de météorite (4-0 UFC, 11-0 MMA) à l’âge de 22 ans. Le temps de voir venir et de rencontrer au-delà des gatekeepers Jack Marshman et Brad Tavares.
Top 5
5E
Salahdine Parnasse (KSW) : Pour tout vous dire, on a hésité à inclure le prodige français (22 ans, 14-0-1) dans la partie concernant les meilleurs combattants de l’année. Son jeune âge et la raison – la compagnie polonaise restant en-deça du niveau des plus grandes ligues – nous ont décidé à « seulement » l’inclure parmi les espoirs. Devenu champion intérimaire des plumes, le disciple de la Atch Academy a démontré le package complet d’un combattant MMA lors de sa défense de titre contre le « vieux » Ivan Buchinger (37-7, onze ans de carrière pro). On sait que l’UFC va régulièrement piocher du côté du KSW (Marcin Tybura,Karolina Kowalkiewicz, Jan Blachowicz…), et il ne faudra pas longtemps pour que les yeux des recruteurs se posent sur Parnasse.
4E
Christian Lee (ONE) : On peut déjà parler de résurrection pour le natif de Singapour, tout juste 21 ans mais régulier du ONE Championship depuis 2015 ! Bloqué à deux reprises par le talentueux Martin Nguyen chez les plumes, Lee est monté en poids légers pour le meilleur…et le meilleur. La même année, il assomme Edward Kelly, vengeant ainsi une frustrante défaite par disqualification en 2018, prend le titre lightweight en envoyant la légende Shinya Aoki au tapis, et enfin joue le remplaçant de luxe pour remporter le tournoi de sa division au One Century. « The Warrior » a quasiment siphonné la concurrence et peut envisager sérieusement de clore une trilogie avec sa nemesis Martin Nguyen.
3E
Geoff Neal (UFC) : La petite voix du Texan de 29 ans commence à se faire entendre au sein d’une division welterweight blindée. L’actuel #11, issu comme beaucoup de prospects des Dana White’s Contender Series, a compris qu’il ne suffisait pas d’aligner les victoires pour voir grimper sa cote. Jusqu’ici tout va bien pour le striker de Fortis MMA (5-0 UFC, 13-2 MMA) qui a aligné trois victoires en 2019, accrochant en chemin la « performance of the night » contre Niko Price, avant de tyranniser l’expérimenté Mike Perry en 90 secondes. Nos confrères de MMA Junkie ne s’y trompent pas en consacrant Neal dans leur catégorie spécifique « Under-the-radar fighter of the year ».
2E
Adam Borics (Bellator) : Impossible de faire l’impasse sur ce Hongrois invaincu (5-0 Bellator, 14-0 MMA) qui a marqué les esprits en l’espace de deux apparitions en 2019. Borics a d’abord détruit l’aura entourant le lutteur prodige Aaron Pico, sonné par coup de genou sauté et ground & pound. Nouvelle sensation au premier tour du tournoi poids plumes où il atomise Pat Curran, pourtant double champion Bellator de la division. Cette compétition se chargera d’ailleurs de faire le tri entre les prospects et cadors du Bellator en 2020. Y figurent notamment le champion Patricio Freire, l’ex-détenteur poids coqs Darrion Caldwell (prochain adversaire de Borics le 25 janvier), la star allemande Daniel Weichel ou le toujours invaincu AJ McKee, dont on reparlera dans la troisième partie de notre bilan.
1ER
Ciryl Gane (UFC) : Traitez-nous de chauvins si vous voulez, mais de mémoire de fans UFC de la première heure, on ne se souvient pas d’une arrivée aussi fracassante en poids lourds. La vie de Gane s’est accélérée au milieu de l’été, moment de son entrée dans l’Octogone pour une performance de premier ordre contre Raphael Pessoa. Lui, le striker de formation se permettait de s’imposer par soumission pour sa première à l’UFC ! L’identité de ses victimes manque encore de prestige, peu importe tant c’est sa polyvalence, la propreté de son striking et la fluidité de ses déplacements qui ont provoqué enthousiasme et adhésion. L’UFC ne s’y est pas trompé en lui offrant une entrée dans le top 15 à l’issue du show en Corée du Sud. Plus qu’à souhaiter le voir transiter d’espoir à combattant de l’année l’an prochain.
Qu’en pensez-vous ?