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Présentation de l’UFC 225 Whittaker vs Romero 2– Le spectacle avant tout ? (9 juin 2018)

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Sur le papier une potentielle carte de l’année, dans la coulisse un show polémique tant l’édification de la carte a été conçue en fonction d’autres intérêts que le sport. Une ceinture intérim en jeu alors que le tenant du titre n’est pas officiellement blessé, un focus accordé à deux débutants au mépris de grands anciens, une perdante en série sur le devant de la scène… Heureusement la revanche Whittaker/Romero pour le titre poids moyens se charge de ramener l’église au centre du village.

Championnat poids moyens : Robert Whittaker (19-4) vs Yoel Romero (13-2)

Ils vont donc se retrouver plus tôt que prévu. Les multiples reports et choix de carrière (GSP abandonnant la ceinture après avoir vaincu Bisping) ont permis au premier d’être promu d’intérimaire à champion à part entière et au deuxième de disputer à Luke Rockhold le droit à le challenger. Whittaker n’a pas combattu depuis bientôt un an, soit au moment de la première manche face à Romero, ce dernier ayant loupé l’occasion de devenir à son tour champion intérimaire en février faute de s’être présenté au poids. Qu’importe les aléas, ce choc réjouit par avance qui se souvient de la guerre épique livrée par les deux hommes à l’UFC 213. Vainqueur alors de trois des cinq rounds au pointage des trois juges, l’Australien est conscient de ne bénéficier que d’une courte longueur d’avance sur un Romero de 14 ans son aîné mais jumeau en termes de carrière MMA (débuts communs en 2009). Les atouts du champion se situent autant dans la plus grande diversité de son striking que dans son apprentissage « moderne » des arts martiaux mixtes, c’est à dire voué à acquérir une grande polyvalence. Le très long parcours en lutte de Romero, auréolé notamment d’une médaille d’argent aux JO de Sydney en 2000, ne lui a pas donné ce luxe. Sa reconversion tardive s’avère pourtant une réussite avec en point d’orgue onze succès par KO/TKO sur treize victoires, impressionnant pour un grappler d’origine ! Le challenger, ancien mi-lourds, pourra aussi compter sur son physique massif, souvent synonyme de contrôle de l’Octogone, un des quatre critères majeurs dans la notation des juges. Depuis Randy Couture en 2007 face à Tim Sylvia, aucun quadragénaire n’est parvenu à glaner une ceinture UFC. Cette fois sera peut-être la bonne.

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Championnat intérim poids welters: Rafael Dos Anjos (28-9) vs Colby Covington (13-1)

Quel étrange sort frappe la division des 77 kg, longtemps la plus compétitive de l’organisation ? Au sortir de l’ennui extrême du duel Stephen Thompson/Darren Till il y a quinze jours, cette mise en place d’un titre intérim ne devrait pas satisfaire tout le monde. L’absence pour « raison de confort » du champion passe difficilement, d’autant que Tyron Woodley se pointe régulièrement aux abords de l’Octogone en tant que spectateur VIP et n’hésite pas à répandre son fiel dans les médias. Covington, Californien aux initiales super-héros, n’est pas exactement un combattant passionnant à regarder, toujours est-il qu’il a acquis sa légitimité pour contrecarrer l’ambition de Rafael Dos Anjos, ancien tenant des poids légers visant donc à devenir le cinquième homme à réaliser un double à l’UFC (après Randy Couture, BJ Penn, Conor McGregor, Georges Saint-Pierre). Depuis son changement de catégorie, le Brésilien présente une fiche parfaite de 3-0, le tout face à des noms importants (Tarec Saffiedine, Neil Magny, Robbie Lawler), certains lui reprochent cependant d’avoir délaissé son agressivité d’antan au profit du calcul. Retrouverons-nous le Dos Santos oppressant ayant dézingué Benson Henderson ou Donald Cerrone dés le premier round ? La stratégie de l’Américain, lutteur NCAA Division 1 de formation, devrait consister à réduire la distance tout en cherchant à éviter de se retrouver sur le dos.

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Poids plumes féminin : Holly Holm (11-4) vs Megan Anderson (8-2)

Chouchou des organisateurs, l’ancienne championne du monde de boxe Holly Holm, première tombeuse de Ronda Rousey par ailleurs, se voit offrir un combat relativement prenable pour relancer une carrière houleuse (quatre revers lors de ses cinq derniers duels). Ayant rencontré, et le plus souvent échoué, face aux grands noms des plumes et coqs (Valentina Shevchenko, Cris Cyborg, Germainde de Randamie), Holm repart en théorie du bas de l’échelle sinon qu’une paire de victoires pourrait suffire à obtenir de nouveau un title shot. Surtout dans une division des 66 kg à peine éclose chez les femmes. Cadeau empoisonné donc pour l’arrivante Megan Anderson, couronnée à l’Invicta FC l’an dernier avec des méthodes muay thaï particulièrement destructrices. Duel de strikeuses en perspective donc. Idéal pour le grand public, un peu moins pour les amateurs de MMA qu’on invitera à se pencher sur le duel Carla Esparza/Claudia Gadelha, qui sera vraisemblablement plus technique (voir par ailleurs).

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Poids lourds : Andrei Arlovski (27-15) vs Tai Tuivasa (7-0)

Cela sent la fin pour le vieux loup biélorusse (champion UFC dans une autre vie en 2005-2006), tandis que l’ascension commence à peine pour la machine à poutrer australienne (sept matchs, sept victoires, sept KO/TKO, tous au premier round). Les intentions sont donc faciles à comprendre, mais méfiance car Arlovski, certes moins tranchant, est toujours capable de dominer des individus plus jeunes, récemment le prospect brésilien Junior Albini et le géant hollandais Stefan Struve. The Pitbull est devenu l’étape nécessaire à franchir pour un combattant émergent visant le top 10, ainsi fut-il mis sur la route de Francis Ngannou et Marcin Tybura l’an dernier. La pression sera donc sur les épaules de Tuivasa, au niveau encore assez illisible tant le change donné par Cyril Asker lors de sa dernière prestation était faiblard. Dur d’imaginer que ce fight se terminera autrement que par KO.

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Poids welters : Phil « CM Punk » Brooks (0-1) vs Mike Jackson (0-1)

Comment cela pourrait-être pire que la fois précédente ? Les deux derniers opposants de la carte principale ont pour seul objectif d’éviter le ridicule. Leur avenir dans les arts martiaux mixtes est plus qu’incertain, mais qu’importe, l’histoire d’apprentissage à raconter est belle… Tous deux repérés et embauchés pour des raisons extra-sportives, tous deux vaincus en quatrième vitesse par Mickey Gall, tous deux absents des spotlights depuis ce couac commun en 2016. Légende de la fédération de catch WWE, Phil Brooks, plus connu sous le nom de CM Punk, sera à n’en pas douter le chouchou du public de sa ville, Chicago. Saura-t-il appliquer un game plan différent de celui pour son premier combat (foncer sans mettre le moindre coup ni défendre les takedowns) ? Cette seconde chance accordée est surtout due à sa notoriété, son aspect bankable pour la vente des pay per views, comme sa présence sur certaines affiches promotionnelles du show le prouve. Une donnée laisse croire à une possibilité de victoire de sa part : alors que Jackson avait succombé au Rear-Naked Choke de Gall en 45 secondes, le Chicagoan avait tenu une minute trente de plus.

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Un mot sur la carte préliminaire : Overeem, Lamas, Evans, Guida, Benavidez, Gadelha, stars à gogo dans le préshow

Lorsque CM Punk a effectué ses débuts MMA en septembre 2016, l’UFC avait eu la décence de ne pas programmer de grosses vedettes en préliminaire. Alistair Overeem disputait alors le championnat poids lourds de Stipe Miocic, il sera cette fois la cible privilégiée pour favoriser l’ascension de Curtis Blaydes. Étonnant aussi de voir la compagnie persister dans la mise en avant d’une Holly Holm en chute libre tandis que le choc Gadelha/Esparza, soit deux des meilleures femmes du circuit, se déroulera en catimini. Signalons aussi la présence du vainqueur du TUF 2 et ancien champion des mi-lourds Rashad Evans, possiblement dans son ultime duel en cas de nouvel échec. Chez les mouches, c’est carrément les top contenders Joseph Benavidez et Sergio Pettis qui croisent le fer. Autre nom connu relégué, Ricardo Lamas, ancien challenger de Jose Aldo en plumes. Enfin, Clay Guida, membre éminent de l’empire Zuffa depuis 2006, devra aussi alimenter le début de soirée, contre le toujours plaisant Charles Oliveira, régulier de l’Octogone depuis l’été 2010 (19 combats).

 

Retrouvez la carte complète et le teaser de ce show exceptionnel ici.

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