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Thibaud Verhalle, un Français forgé par la boxe américaine

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Crédit : Instagram, Thibaud Verhalle

Un sourire éclatant, une joie de vivre contagieuse et une âme de conquérant, bercée par un rêve pugilistique auréolé de gloire, Thibaud Verhalle, qui évolue dans les rangs amateurs, montera sur le ring le 3 mai prochain à Cherbourg. Natif de Normandie, c’est dans une contrée lointaine, à Los Angeles, que la boxe lui a été murmurée comme une évidence. Le Français s’est notamment confié sur ses premiers pas dans le Noble Art, et son ambition de devenir professionnel.

Il s’avance vers le ring, le regard ardent, épousant chaque note du saxophoniste qui l’accompagne. C’est l’heure. Thibaud Verhalle, 22 ans, s’apprête à livrer son premier combat en France, dans l’intensité des rangs amateurs, chez les moins de 66 kilos. Organisé par Palatina Boxing, une promotion de boxe orchestrée par Frank Nicotra, ancien champion d’Europe des super middleweights, le duel prend place au Casino d’Enghien-les-Bains le samedi 14 mars. Happé par les clameurs du public, le pugiliste n’a pas le droit à l’erreur. Il est venu pour gagner et conquérir le pays des Lumières.

Dès lors que le gong sonne, le Français décante sa boxe : un style américain, avec une garde basse, sublimée par un jeu de buste remarquable, et adepte des enchaînements 1-2. Face à Lenny Lebrun, boxeur amateur plus académique, favorisant des enchaînements en ligne, Verhalle prend rapidement le dessus. Sous le regard du commentateur Jean-Philippe Lustyk, le coup d’œil du jeune homme semble notamment le surprendre. Après trois rounds ponctués d’une certaine régularité, l’homme venu des États-Unis s’impose par décision. Et comme tout gentleman, il tend une rose à sa mère, venue l’encourager. Une histoire semble s’écrire.

Los Angeles, le berceau de sa boxe

« L’Amérique est la maison de la boxe, c’est ici que tout commence, c’est ici que les champions naissent » , déclarait le pugiliste Joe Frazier, ancien champion des poids lourds. Et si Thibaud ne peut pas encore attester de ces derniers mots, le début, lui, résonne avec justesse : « Je connaissais pas du tout la boxe avant d’arriver à Los Angeles. J’étais surtout footballeur. »

Là où certains champions, tel que Terence Crawford, ont commencé la boxe sous l’impulsion de leur entourage, le Noble Art est venu frapper à la porte de Thibaud d’une manière atypique : « J’étais en boîte de nuit à Los Angeles, et je voyais tout le monde avec des physiques incroyables, secs etc… Donc je suis allé à un entraînement de boxe un matin et tout a commencé. » Pour la première fois, Thibaud se mesure à un professionnel. Dès lors, l’amour de la boxe est venu marqué son esprit, tel une flèche de Cupidon plantée en plein cœur, à l’âge de 20 ans. « Je devais essayer de le toucher, mais c’était compliqué. Il faisait comme Mohamed Ali dans les cordes. Mais depuis cet évènement je m’entraîne chaque jour pour devenir plus fort. »

Thibaud Verhalle en entraînement à Los Angeles, Crédit : Instagram Thibaud Verhalle

New York, la capitale de la boxe

Boxer aux États-Unis, c’est aussi pouvoir côtoyer de grands noms de ce sport. Ainsi, dans le pays ayant fait naître les plus grands champions de boxe, Thibaud Verhalle a pu affûter son art avec Boxing Culture, un stage de boxe à New York, promu par le Français Frédéric Julan. « À New York, j’ai eu une analyse de A à Z de mon profil. Et Fred, qui était mon coach et ancien champion des Golden Gloves, connaît tout de la boxe. C’était génial. » Pleinement ancré dans la boxe new-yorkaise, Fred a notamment permis à Thibaud de boxer dans certaines salles mythiques, à l’image du légendaire Mendez Boxing. Dureté, qualité pugilistique, trash-talking et surtout l’art de jouer avec ses jambes en arborant une garde basse : tout y est. Un entraînement made in USA qui façonne le style de Thibaud Verhalle.

La nouvelle ère de la boxe

Floyd Mayweather avait surpris la planète boxe lorsque le champion du monde a annoncé se séparer de sa chaîne de promotion afin de devenir indépendant, en créant Mayweather Promotions. Et tout cela, sans l’ère des réseaux sociaux. Alors, à une époque où Internet règne en maître dans les sports de combat, se promouvoir seul n’est pas anodin. Ryan Garcia, boxeur qui a notamment combattu Gervonta Davis et Devin Haney, incarne pleinement cette génération. En ce contexte, Thibaud Verhalle forge cette arme, à l’image des pugilistes modernes.

« Ma chaîne YouTube est très importante pour moi. Cela me rapporte des sponsors et surtout des contacts pour aller m’entraîner avec des boxeurs de qualité » , tonne-t-il. En somme, la création de sa chaîne YouTube, alliant des vlogs à Los Angeles sur la boxe et, récemment, un documentaire sur son dernier combat, lui a permis de commencer sa carrière amateur sur un piédestal. Et là où les Jeux Olympiques s’imposent comme un passage incontournable pour se faire un nom en boxe, Thibaud semble avoir les clés pour ouvrir les portes du théâtre du Noble Art professionnel.

« Je veux prendre uniquement des combats intéressants en amateur, un champion de Normandie par exemple. Je vais faire beaucoup de show. » Par ailleurs, il est clair : devenir professionnel est un objectif. Cela pourrait notamment arriver dans « moins de trois ans. »

Le début d’une aventure

« Le vrai combat se déroule loin des lumières. Il commence en salle d’entraînement, avec de la sueur et de la douleur » , nous disait Sugar Ray Leonard, légende du Noble Art.

Pour Thibaud, s’entraîner, c’est aussi combattre l’isolement. Seul à Deauville, loin de ses parents et de son frère, le leitmotiv de son quotidien ne rime pas avec La Vie en Rose d’Édith Piaf. Non. Elle ressemble plutôt à celle de son amant, Marcel Cerdan. Courir, frapper des sacs, sparrer, mais aussi réviser pour son école de commerce… Le repos n’a pas sa place. Là où beaucoup auraient abandonné, Thibaud poursuit sa danse nocturne sous les lumières du ring. « Je ne me suis jamais posé la question d’arrêter la boxe. Mais l’idée de stopper les études m’est déjà venue à l’esprit, pour m’y consacrer à 100 %.« 

Thibaud Verhalle avec Frank Nicotra ( Palatina Boxing) Crédit : Instagram, Thibaud Verhalle

Le 3 mai, à Cherbourg, Thibaud Verhalle sera de retour sur le ring. Face à Samet Oncul, vice champion de Normandie, il sera en co-main event du championnat de France des welterweights, opposant Hugo Morel à Cédric Peynaud. Organisée par Palatina Boxing, la billetterie est d’ores et déjà disponible.

Le Noble Art. Un sport où la gloire ne s’obtient jamais sans véritables efforts. Mohamed Ali disait : « Celui qui n’est pas assez courageux dans la vie n’accomplira rien. » Thibaud Verhalle suit parfaitement cet adage. Il répète sans cesse : « No risk, no glory. »

Quelle suite pour Thibaud Verhalle ?

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