Tyson Fury évoque la retraite et ses addictions : « La boxe est la pire… »

Tyson Fury s’apprête à prendre sa revanche contre Oleksandr Usyk le 21 décembre mais ce dernier évoque déjà sa retraite de la boxe.

Quand Tyson Fury n’est pas en train de parler, de se moquer ou de tweeter à intervalles réguliers tout au long de l’année, il se trouve être étonnamment convaincant et perspicace sur certains sujets. Pendant des années, Fury a évoqué la retraite comme un moyen d’attirer l’attention ou de rester pertinent, mais ce n’est que lorsqu’il s’assoit et en parle maintenant, à 36 ans, que ses mots ont un certain poids ou une certaine résonance. Après tout, il sort de sa première défaite professionnelle, une défaite par décision partagée contre Oleksandr Usyk en mai et il sait donc qu’il n’est plus qu’à un ou deux combats avant d’être peut-être forcé de prendre sa retraite contre son gré. La perspective de la retraite n’est donc plus un outil promotionnel ou un jouet avec lequel il peut jouer et qu’il peut utiliser pour détourner l’attention d’autres problèmes. Au contraire, à l’approche de la quarantaine, la retraite est, pour Tyson Fury, quelque chose qu’il peut voir, sentir et goûter.

Tyson Fury ouvre son coeur

« J’aime la boxe depuis si longtemps, depuis que je suis un petit garçon, et j’arriverai probablement à la fin de ma carrière dans les prochaines années », a-t-il déclaré à Dev Sahni de Queensberry Boxing. « C’est une relation d’amour et de haine. Elle a parfois été toxique. Quand c’est bon, c’est très bon, et quand c’est mauvais, c’est très toxique. »

« Je suis donc dans cette relation et je ne me contente pas d’abandonner les choses. J’essaie de faire en sorte que les choses fonctionnent et c’est là où nous en sommes actuellement. Nous sommes dans cette relation romantique depuis que je me souviens, depuis que j’étais enfant, et maintenant je suis un adulte avec ma propre famille. C’est comme si, je devais abandonner ou non, j’ai voulu m’éloigner plusieurs fois mais ça me ramène toujours. »

Une histoire de dépendance

Tyson Fury, 34-1 (24 KO), devrait se réconforter en se disant qu’il n’est pas seul dans ce combat. De nombreux boxeurs ont en effet tenté de s’échapper des griffes de ce sport, avant d’être tentés d’y revenir. Soit parce qu’ils n’ont pas gagné assez d’argent à leur apogée, soit parce qu’ils ont gaspillé tout l’argent qu’ils ont gagné, soit parce qu’ils ne supportent plus le silence qui les accueille lorsque le téléphone ne sonne plus, et que les gens ne laissent plus tout tomber pour être à leur disposition. Pour la plupart, c’est tout simplement l’ennui qui les gagne. C’est le sentiment de ne pas avoir de routine, pas d’avoir de but et de ne pas avoir d’identité sans la boxe. Le sentiment d’être aussi insignifiant que n’importe quelle autre personne marchant dans la rue, dont certaines ont payé de l’argent pour vous voir combattre.

« C’est comme une dr*gue massive et une dépendance », a déclaré Fury. « Je sais que c’est une addiction et je suis une personne addictive. La boxe est une addiction ; ce n’est pas mon meilleur ami. Elle m’abuse. Quand j’entre dans ce gymnase, je maltraite mon corps, mon esprit, mon âme. Mais après, j’ai l’impression d’atteindre l’extase. L’excitation est incroyable. Je ressens les meilleurs émotions, mais aussi les pires dépressions. La boxe est plus addictive que n’importe quelle dr*gue. Jamais. Vous ne pouvez pas vous en passer. La boxe est la pire dr*gue du monde ».

Un jour, bien sûr, il devra le faire. Il devra lâcher la boxe et, ce faisant, il comprendra peut-être pourquoi la retraite, l’idée même de la retraite, ne devrait jamais être banalisée ou utilisée pour autre chose que ce qu’elle est censée représenter.

Que pensez-vous des mots de Fury ?